Rencontre avec Davide Persanti, architecte, chef de projet.
« C’est mon 1er projet en tant que chef de projet. J’y tiens particulièrement », confie Davide. Â
Le site est une ancienne usine de peinture automobile qui utilisait des solvants très puissants stockés dans des cuves en béton creusées dans le sol. Avec le temps, le béton s’est fissuré entrainant des fuites importantes de produits toxiques qui vont jusqu’à infiltrer la nappe. Et le bâtiment destiné à être déposé se révèle amianté.
Ces découvertes, faites post-concours, prennent les équipes de court. Les équipes de la mairie de Saint-Denis changent : la nouvelle maîtrise d’ouvrage renforce le budget pour procéder à la dépollution complète du site et demande à l’agence d’ajouter des salles de classes sans que le volume du bâti n’augmente.
archi5 tient à préserver la mémoire industrielle du lieu en conservant une partie de la façade du bâtiment vouée à disparaître. « La façade existante est devenue notre matrice », souligne Davide. L’architecture est voulue formelle. Pour ce projet, l’équipe crée une règle mathématique. Elle décide d’une trame entre poteaux, qui redivisée, donne la trame des châssis, qui elle-même redivisée donne la trame des joints debouts de la couverture. L’extérieur et l’intérieur sont ainsi retramés.
« Donner des règles claires et rigides permet aux équipes du chantier de vérifier seules la bonne exécution de leurs travaux. Elles ne peuvent pas se tromper. Mon obsession pour la trame dans ce projet se répercute jusqu’aux façades en bois. », s’amuse Davide.